La coopérative Ressources urbaines: un précieux partenaire

Cette coopérative genevoise d’artistes et d’acteurs culturels investit de manière transitoire des bâtiments destinés à la démolition ou à une transformation pour permettre à la création locale de bénéficier d’ateliers à prix abordable. Deux ateliers des locaux de la Kzern aux Vernets ont été mis à la disposition d’artistes engagés dans le projet Résidences croisées de l’Hospice général.

Interview de Matthias Solenthaler, membre fondateur de Ressources urbaines

Comment s’opère votre recherche de nouveaux lieux ?

Nous approchons les propriétaires privés ou publics dès que nous avons connaissance d’espaces temporairement disponibles. Nous occupons toujours les lieux contractuellement et à des conditions qui doivent satisfaire un prix de sortie par m2 et par année, avoisinant les 120 francs par atelier. C’est un montant qui reste abordable pour nos membres les moins à l’aise financièrement. Sans compter qu’ils peuvent occuper un atelier à plusieurs. Lors de nos négociations avec les propriétaires, si l’on constate que l’on se dirige vers des montants trop élevés (au-delà de 150 francs), on préfère abandonner.

Combien d’artistes disposent aujourd’hui d’ateliers grâce à Ressources urbaines ?

Sur nos 500 membres,  plus de 200 ont ou partagent actuellement un atelier dans un de nos bâtiments. Les contrats dont ils disposent varient de 18 mois à 5 ans. 100 à 150 autres sont sur liste d’attente.

Pourquoi avoir approché l’Hospice général ?

Des membres de notre coopérative nous ont sollicité pour savoir s’il n’était pas possible d’offrir des espaces de travail à des artistes ukrainiens. Comme cela faisait un moment que nous envisagions d’intégrer la question de la migration dans nos projets, nous avons approché l’Hospice général pour travailler avec eux sur cette question.

Lors des premiers contacts avec l’Hospice général, nous avons proposé deux ateliers de la Kzern pour des migrants. Le projet Résidences croisées nous a alors été présenté. Le projet nous a semblé très intéressant, particulièrement parce qu’il propose une offre plus large avec des artistes qui échappent aux réseaux habituels.

Nous avons donc accepté de commencer la collaboration à travers ce projet. Les deux ateliers de la Kzern sont désormais occupés par quatre artistes. D’ailleurs en passant l’autre jour, j’ai croisé le peintre en plein travail et cela m’a réjoui. Nous aimons que les locaux soient utilisés.

photo Isabelle Meister

Votre projet d’offrir des espaces aux migrants n’est sans doute pas abandonné…

En effet, au terme des Résidences croisées les deux ateliers de la Kzern devraient cette fois être réattribués à des artistes issus de la migration. Notre objectif avec cette démarche est de pouvoir leur offrir des conditions favorables à leur intégration, par exemple par le biais de rencontres sur le site et du partage avec les autres occupants. Par ailleurs, un autre atelier vient d’être mis à disposition dans notre bâtiment des Saules pour des artistes ukrainiens hébergés dans un des centres gérés par l’Hospice général.

Quant aux artistes accompagnés financièrement par l’Hospice général, ils sont tout à fait libres et invités à devenir membre de Ressources urbaines afin de pouvoir ensuite postuler pour l’obtention d’un atelier.

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