Jeune artiste, R.Becca travaille sur la perception négative que la population nourrit souvent à l’encontre des personnes bénéficiaires de l’aide sociale. Plus précisément, elle fait un parallèle entre la vie de privations qui est le quotidien de ces personnes et celle que vient de connaître épisodiquement la population avec la crise sanitaire du COVID. Selon elle, d’une certaine façon, la société a glissé momentanément dans la peau des bénéficiaires de l’aide sociale, jusqu’à en pousser certain-es au désespoir.
Réalisation
“Dans mon travail artistique, je traite beaucoup les sujets de l’identité et de l’émotion. Pour Résidences croisées, je me suis penchée sur le regard de “l’autre” sur la situation des personnes bénéficiaires de l’hospice général. Étant moi même une bénéficiaire, j’ai pu entendre diverses réflexions telles que : “Les bénéficiaires sont des personnes fainéantes, elles ont une vie facile et n’ont pas besoin de se soucier de leurs revenus”, “Ce sont des personnes avec des problèmes.”
C’est durant les ateliers proposés par l’Hospice général en préparation des Résidences croisées que j’ai trouvé ce que je voulais créer. Je me suis souvenu de ce que j’ai pu entendre au sujet des bénéficiaires (leur stigmatisation), de la difficulté de certains à trouver un logement, du refus de certains médecins dentistes à prendre en charge des patients bénéficiaires, etc. Je me suis souvenu comme on peut se sentir isolé ou mis a l’écart dans notre société.”